La vie et les œuvres de El Tno Abdourahmane Bah retracés par son neveu El Ibrahima Caba Bah (intervi

Pour vous édifier sur la vie et les œuvres de feu El hadj Thierno Abdourahmane Bah, ancien imam ratib de la grande mosquée Karamoko Alpha Mo Labé, ex-Secrétaire général de la ligue islamique régionale et commandeur de l’ordre national du mérite, nous sommes allé à la rencontre de son neveu El hadj Ibrahima Caba Bah qui est également N'Douhé djo de Dow Saré Labé, de la famille de feu Thierno Aliou Bhoubha ndian (son grand-père et qui est également le père d'El hadj Abdourahmane Bah). À cœur ouvert, El Hadj Ibrahima Caba Bah revient sur la vie et l'œuvre du grand cheikh El Hadj Thierno Abdourahmane Bah quatre ans après sa mort. Lisez !

Parlez nous de feu El hadj Thierno Abdourahmane? Qui était-il ?

Thierno Abdourahmane est décédé à l'âge de 97 ans. Il est né en 1916, et moi je suis né 15 ans après. Donc, c'est mon ainé, et c'est mon oncle paternel. Il est l'avant dernier fils de Thierno Aliou Dian. Je ne me rappel pas de sa jeunesse parce qu'il est mon grand frère; mais il m'a raconté et il y a un livre qu'ont a écrit sur sa jeunesse, notamment ses études au prés de son père, ses études au prés de son cousin Thierno oumar Peredio de Dara Labé (sous préfecture) et puis ensuite sa formation personnel permanente. Ce qui caractérisait Thierno Aliou Bhoubha Dian (son père), est qu'il ne se contentait pas seulement d'enseigner la traduction littérale des livres islamiques. Il enseignait les gens, il les incitait une fois qu'ils savent lire, qu'ils savent raisonner ; à s'informer. Alors, Thierno Abdourahmane comme tous ses frères ils se sont constamment informés. Les indices de cette volonté d'information permanente, c'est par exemple il fut une époque (il y a de cela 10 ans), il regardait tout le temps la télévision, précisément les chaines arabe et il y avait une information sur la publication d'un ouvrage islamique qui l’a intéressé. Alors, un de ses enfants allait en pèlerinage à la Mecque. Donc, il a ordonné à son fils de lui ramener ce livre là. A l'époque il devait avoir 87 ans. C'est tout simplement pour vous prouver que même à cet âge, sa curiosité intellectuelle était très vive. Ça c'est l'un des héritages de son père Thierno Aliou, parce que c'est le caractère de tous ses frères.

Comment a-t-il vécu avec les citoyens de Labé et environs ?

N'importe quel citoyen de Labé peut donner un témoignage valable pour ce qui est de cette question. Mais, le mien que je donne pour une période un peu plus longue, parce que je l'est côtoyé plus longuement; c'est un personnage réservé. Quand on le voit, il fait très sérieux, il fait austère, mais en réalité c'est un personnage qui avait un sens de l'humour très développé. Mais évidement le sens de l'humour il ne le manifestait pas au premier venu. Il fallait, s'être un peu habitué de lui. Il avait également le sens de la répartition que j'ai admiré personnellement. A part ça, il s'occupait de ses affaires, il ne se mêlait pas des affaires d'autrui, enfin il avait une perception ou plus exactement une pratique de sa vie conforme à l'idée qu'on se fait d'un islam tolérant et ouvert. N'importe qui venait chez lui, qu'il soit un musulman de quelque secte que sa soit ou qu'il ne soit pas musulman, Thierno Abdourahmane le recevait poliment et lui manifestait un respect même si le personnage lui ne manifestait pas le respect suffisant. Disons que lui, il se comporte comme il pense que Dieu lui a prescrit de se comporter. Il ne juge pas.

Que pouvez vous nous dire sur son parcourt, c'est à dire ses études et pourquoi pas les postes qu'il a eu à occuper?

D'abord pour ses études, il a commencé avec son père c'était l'un des derniers élèves de son père puisque ce dernier est décède en 1927, Thierno Abdourahmane avait 11 ans. Alors, avant la mort de Thierno Aliou il avait recommandé à tous ces Talibés (élèves) d'aller à Dara-Labé où il y avait un de ces neveux et élève nommé Thierno Oumar Peredjio Sow. C'est ainsi que Thierno Abdourahmane est allé à Dara-Labé, où il a étudié le temps qu'ils ont estimés; c'est à dire lui l'élève et le maitre suffisant pour sa formation.

Après Dara-Labé, a t'il poursuivit ses études ailleurs, dans un autre centre?

Non pas à ma connaissance. A son retour de Dara-Labé, il est rentré dans la vie active. Il a même écrit un poème de remerciement en arabe à son cousin et maitre. Ces enfants doivent avoir ce poème.

Et pour ce qui est des postes qu'il a eu à occuper que ça soit ici au plan local, national ou international?

Bon, il a occupé des postes administratifs, d'abord il a été adjoint au Maire de Labé; c'était si je ne m'abuse juste après l'indépendance; parce que c'est a cette époque qu'on avait crée les communes ; et il y'avait deux sortes. Les communes de plein exercice et puis il y'avait des communes mixte; à Labé ici c'était une commune mixte.

Avait-il une formation d'administrateur?

En fin disons qu'il n'a pas été à l'école, mais parmi ses grand frères, voyons mon père était instruit, Bappa (oncle paternel) Chaikou, Bappa Abdourahmane, Bappa Adoulaye également, donc il avait 4 grand frères qui avait fait l'école. Il les fréquentait et comme il a une mémoire très développée, très active, il a appris à parler Français en les côtoyant. Je me rappel même le jour qu'il a pris service comme Maire adjoint, il a prononcé un discours en Français, en très bon Français d’ailleurs. Bon, j'étais personnellement étonner parce que cela s'est passé dans les années 1956. J'étais assez étonner que je suis allé le féliciter et lui a posé ma question. Il me dit non c'est mon frère qui l'a rédigé et puis m'a donner j'ai lu et j'ai récité.

A part ce poste de Maire adjoint, on n'aurait appris qu'il a été ministre?

Oui oui, mais avant d'être ministre, il a été commandant d'arrondissement, c'était les sous préfets de l'époque de la première république. Et ce, dans différentes villes du Foutah; Tougué, Timby Madina, Thiaguel Bhory, …

En dehors de la Guinée, a t'il occuper des postes de responsabilité?

Oui ! Un des premier, ça été une association islamique qui a été crée par des intellectuels Arabisants à Dakar. Alors il a été informé de cette création, puis il est allé assister à des assemblées générales et a été membre actif de cette organisation. Je ne sais pas trop de quoi il s'occupait. Ensuite, il a été nommé ministre au début de la deuxième république. Il était le ministre des affaires religieuses. C'était une innovation, parce que sous la première république on parlait de ministère des affaires islamique. Donc, il a occupé ce poste pendant 2 ou 3 ans, puis il a demandé à être relevé parce qu'il estimait qu'il avait atteint l'âge de la retraite. En plus de cela faudrait noter que Thierno Abdourahmane a eu sous la première et la deuxième république à intervenir plusieurs fois quand il y'avait des tentatives de division. Dans la plupart des cas il est allé et il a réussi à ramener le calme.

El hadj Thierno Abdourahmane a été un fervent défenseur de l'islam, pensez vous que ceux qui assurent sa succession seront à la hauteur de la tache qui leur est dévolue?

Je le pense pour plusieurs raisons. D'abord, ceux qui tentent d'occuper les fonctions qu'il a occupées ils ont la volonté de bien faire, ça c'est le premier élément. Un des grands frères de Thierno Abdourahmane me dit un jour que quand un musulman veut une chose licite, Dieu lui facilite. Donc, je sais que ceux qui s'occupe de religion de façon pousser, ont la volonté de poursuivre la voie de Thierno Abdourahmane. Et ayant cette volonté poussée je pense que Dieu va les soutenir pour qu'ils réussissent.

Parlez nous à présent du livre que vous avez écrit sur El hadj Thierno Abdourahmane?

C'est ce que je connaissais de sa vie et ce qu'il m'a raconté quand je lui ai manifesté mon intention de faire ce livre que je me suis servit pour rédiger ce livre dont vous parler. Le titre du livre c'est Thierno Abdourahmane Bah. C’est d’ailleurs lui qui avait financé l'impression, on a imprimé un certains nombre d'exemplaire mais malheureusement je ne pense pas qu'il en existe maintenant sauf ceux qui on acheter et qui conserve. Personnellement j'ai un exemplaire ici qui est le pré tirage.

El hadj Ibrahima Kaba, finalement que pouvez vous nous dire de plus sur feu El hadj Thieno Abdourahmane Bah?

Voila, il faut également souligner que Thierno Abdourahmane était un auteur, un grand poète. Il a écrit des poèmes en poular qui sont admirables. L'un des premiers poèmes qu'il a écrit est intituler hymne à la paix et au Foutah Djallon. Par ailleurs un autre aspect qu’on n’a pas signalé, c'est les causeries qu'il a fait à la radio rurale de Labé; d’ailleurs ça commencé d'abord à la mosquée avant l'ouverture de la radio. Ceci, a permis de démystifier la religion musulmane; ça permis d'encourager surtout les jeunes à s'approcher de la religion. Ils se sont rendu compte que la religion est une chose agréable.